Plus digne la vie : Pour un accompagnement contre la souffrance et le passage à l’acte

Gérard Courtois

Directeur général d’association, Cachan

 

Depuis l’affaire Perruche, depuis la mort de Vincent Imbert… l’opinion publique ne cesse de se faire entendre et les réactions sont essentiellement émotionnelles. C’est bien légitime car les projections n’épargnent aucun individu et chacun se croît devoir choisir entre l’hypothétique «totale» dépendance et la vie… La perte et/ou l’absence de moyens essentiels interrogent-elles toujours sur la possible qualité de vie ? Sur la dignité de celle-ci ?

Il est clair cependant que les réponses à ces interrogations restent et demeurent subjectives car elles sont intimement liées au regard posé sur les personnes ou leur situation. « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits… » Ils doivent, cependant et par principe, le rester jusque devant la mort.

Oui, à mon sens, les textes actuels adoptés par les parlementaires sont bon et pour l’heure suffisants. Ils renseignent sur les droits des individus à décider de leur sort – notamment en ce qui concerne l’acharnement thérapeutique – sans pour autant autoriser la prise de décision par d’autres en leur refusant la dépénalisation de l’euthanasie.

En effet, il y a bien un distinguo à faire entre l’acceptation de la condition humaine face à la mort dans le choix du «LAISSER MOURIR» et l’intervention volontaire préconisée dans le «FAIRE MOURIR».

Ces textes dans leur positionnement, leur détermination rappellent à la société le devoir qu’elle engendre : celui d’accompagner tous les individus dans l’épreuve ainsi que leurs « aidants». C’est bien là qu’il reste beaucoup à faire. Notre secteur du handicap, du polyhandicap et de la grande dépendance le sait bien, il le vit au jour le jour. Tant de familles restent sans aides et solutions, tant d’équipes restent sous encadrées, sous équipées, tant de budgets sont limités, tronqués…

Oui, le droit à l’accompagnement s’impose pour traiter la culpabilité du patient à ressentir le poids de sa propre dépendance pour lui-même ou pour les siens. Et il s’impose pour les familles qui ont à porter trop souvent seules et jusqu’à l’épuisement cette dépendance qui n’est pas leur mais que l’amour les conduit à fatalement s’approprier. C’est toujours au plus lourd de cette solitude que le questionnement se pose au patient, à leur famille,…et nous devrons tous, encore, nous interroger sur ce « Désir de mort » qui plane en chacun d’entre nous, pour soi ou les autres. Je remercie Plus digne la Vie d’oser la résistance au droit dangereux du passage à l’acte !

 

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