Comment comprendre la proposition 21 du programme de François Hollande?

La proposition 21 du candidat François Hollande à l’élection présidentielle, sans employer le mot euthanasie, légalise celle-ci. Elle autorise en effet toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable et qui ne peut être apaisée à bénéficier d’une assistance médicalisée.
Elle a recours à des critères extrêmement larges tels que la souffrance psychique, porte ouverte à toutes les interprétations et à toutes les dérives. Elle refuse d’admettre les progrès réalisés par la médecine pour apaiser la douleur et l’apport des soins palliatifs, qu’elle récuse.
Elle se situe complètement à l’encontre de l’évolution des législations et du traitement de la fin de vie en Europe. C’est ignorer en effet que depuis la légalisation de l’euthanasie par la Belgique en 2002, hormis le cas du Luxembourg en 2009, les pays européens ont choisi de tourner le dos à l’euthanasie en encadrant les arrêts de traitements parallèlement à la dispense de soins palliatifs et en développant les directives anticipées. La France en 2005, l’Allemagne et l’Italie en 2009 et 2011, la Suède en 2010 et 2011, l’Espagne en 2011. Le Benelux ne représente que 28 millions d’habitants sur les 321 millions d’habitants que constituent ces États. De son côté, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté le 26 janvier 2011, une résolution  affirmant que l’euthanasie devait toujours être interdite.

Légaliser l’euthanasie c’est donc aller à contrecourant du fondement du soin, de la solidarité et de l’évolution de la prise en charge de la fin de vie en Europe.

« Le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain — c’est le fondement contemporain de l’abolition de la peine de mort — et je ne saurais en aucune manière me départir de ce principe. Tout être humain a droit au respect de sa vie, y compris de la part de l’État, surtout en démocratie. »

Robert Badinter.

 

Qui, encore une fois, n’adhérerait à une fin de vie dans la dignité ?

La proposition 21 du programme présidentiel de François Hollande est ainsi libellée : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
Qui encore une fois n’adhérerait à une fin de vie dans la dignité ? Mais faut-il alors revenir sur la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie du 22 avril de 2005 et s’engager dans la voie belge ou hollandaise de l’euthanasie ? Faut-il s’aligner sur l’option du suicide assisté  appliqué en Suisse ? Comment pourra-t-on  alors concilier l’euthanasie ou le suicide assisté avec le maintien de la loi Leonetti ? Notre système de santé construit sur le principe de l’égalité  des soins devra-t-il laisser ouvertes deux options au choix des malades et des soignants, celle des soins palliatifs et celle de l’euthanasie ou du suicide assisté ? Devra-t-on réorganiser en conséquence les établissements de soins et les services en fonction de ces options ? L’adoption de l’une ou l’autre de ces deux solutions entraîne-elle au contraire l’abrogation de la loi Leonetti ? Un patient qui ne verrait pas son droit au suicide assisté reconnu pourrait-il se tourner vers l’État pour obtenir satisfaction ou une indemnisation? Si l’acte létal ou si la prescription de Pentobarbital® comme en Suisse est légalisée, cet acte sera considéré comme un acte médical remboursé par la sécurité sociale ? Faudra-t-il envisager une formation à l’euthanasie à côté de celle des soins palliatifs ?

 

Une rédaction ambiguë appelle plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. D’autant que des proches de François Hollande ont affirmé que cette proposition n’autorisait en aucune manière le suicide assisté, tandis qu’une association militante y voyait au contraire la consécration de l’euthanasie et du suicide assisté, qu’elle revendique. Compte tenu de ses enjeux, un choix de société comme celui-ci doit être clairement posé.  Si l’ambiguïté est délibérément maintenue sur cette proposition il appartient de la lever, afin que chaque citoyen soit pleinement informé des implications de ce dispositif.

 

S’agit-il de répondre à une douleur insupportable par une injection létale ?

Mais aujourd’hui, la loi Leonetti répond d’ores et déjà à ce problème sans qu’il soit besoin d’arrêter le cœur par une injonction létale brutale :
-    Lorsqu’une limitation ou un arrêt de traitement de maintien artificiel en vie est pratiqué chez un patient inconscient en fin de vie, la loi recommande l’usage de traitements à visée antalgique et sédative aux doses suffisantes. Et cela même si la souffrance du patient ne peut pas être évaluée du fait de son état cérébral.
-    La loi autorise le médecin à appliquer un traitement même s’il peut avoir pour effet secondaire de risquer d’abréger la vie du patient, si le médecin constate qu’il ne peut le soulager autrement.
-    Le médecin ne doit pas pratiquer d’obstination  déraisonnable, c’est–à–dire d’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire qu’il ne doit pas poursuivre de traitements disproportionnés ou n’ayant d’autres finalités que le maintien artificiel de la vie.
-    Le médecin doit appliquer les soins palliatifs en accompagnant le patient et ses proches.
L’injection létale par sa brutalité reviendrait sur tout l’acquis des bonnes pratiques médicales que la loi de 2005 avait validées et renforcées. Il faut en mesurer les implications. Cela signifie, soit la création de deux systèmes parallèles de la prise en charge de la fin de vie, soit la démobilisation des soins palliatifs. Dans le premier cas la schizophrénie médicale et la division deviendront la règle. Dans le second cas les soins palliatifs seront condamnés à terme. On mettra en avant la clause de conscience des médecins pour les conserver.  On fera valoir que ceux qui seraient hostiles à l’euthanasie ou au suicide assisté  pourront l’invoquer. Mais aux Pays-Bas  la pression exercée sur les médecins récalcitrants est forte. S’il n’y a pas d’obligation légale pour le médecin en désaccord avec l’euthanasie de transférer le patient vers un médecin qui la pratique, la Société royale de médecine dans un rapport paru en juillet 2011,  considère que cette obligation est morale. 
Pourquoi prendre le risque de la division de la communauté médicale, alors que les outils médicaux existent pour faire cesser la douleur et sont appliqués en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, en Suède  dans les mêmes conditions qu’en France ? Les personnes âgées françaises devront–elles prendre le chemin de l’Espagne pour fuir notre pays à l’image de ces seniors hollandais qui vont s’installer en Allemagne, de crainte d’être victimes de la loi hollandaise ?

 

S’agit-il alors de recopier la législation belge et hollandaise ?

Pour définir les critères de la souffrance  la proposition du candidat François Hollande reprend ceux de la loi belge, puisqu’elle fait référence à des critères psychiques et physiques. Mais c’est passer sous silence la réalité de la pratique dans ces pays.
Les trois arguments qui reviennent le plus souvent de la part des promoteurs de ces législations sont qu’elles ont le mérite de respecter la volonté des patients, que les procédures sont totalement transparentes et que les contrôles sont rigoureux.
Comment  cependant considérer que la volonté des patients est respectée, lorsqu’une étude parue dans une revue médicale canadienne a montré que c’était loin d’être toujours le cas ? Sur un échantillon de 208 personnes décédées à la suite d’une injection létale en Belgique, 32 % n’avaient pas exprimé explicitement le souhait d’être euthanasiées.
Comment croire que ces procédures sont transparentes, quand en Belgique dans 12 % des cas des euthanasies légales et 50 % des euthanasies sans la demande expresse du patient,  les injections létales auraient été administrées par des infirmières et non par des médecins ? Comment croire que ces procédures  sont totalement respectées par les médecins et qu’aucun médecin ne s’en affranchit en recourant à des euthanasies illégales ? Pourquoi le chiffre des euthanasies illégales en Hollande est estimé à 20 % ? Pourquoi le Comité des droits de l’homme de l’ONU lors de sa 96ème session du 13 au 31 juillet 2009, a relevé que : « la loi permet à un médecin d’autoriser de mettre fin à la vie d’un patient sans recourir à l’avis d’un juge » et que le second avis médical requis par la loi peut être obtenu par un simple coup de téléphone ?

Il reste alors le dernier argument, celui de l’efficacité du contrôle a posteriori. Mais ce contrôle dans la réalité  porte plus sur la procédure que sur les motifs médicaux. Il s’apparente à une banale « check list ». Le « zero default » affiché par les commissions de contrôle hollandaise et belge depuis 10 ans est suspect. N’est-ce pas la Commission fédérale de contrôle belge qui dans son rapport 2008-2009, p. 33 avoue : « Dans la très grande majorité des cas, l’euthanasie est pratiquée correctement et en accord avec les données disponibles de la littérature médicale en induisant d’abord une inconscience profonde » ? N’est-ce pas admettre que dans une minorité de cas sur des sujets aussi graves la loi est violée ? N’a-t-on pas appris par une dépêche de l’AFP de mars 2009 que vingt-six mineurs avaient été activement euthanasiés au cours des deux dernières années en Belgique, par l’administration de drogues létales ? Il s’agit d’une enquête publiée dans l’American Journal of Critical Care, portant sur les pratiques professionnelles de cent quarante et une infirmières et infirmiers affectés dans cinq des sept unités des soins intensifs pédiatriques du pays.
Faut-il s’engager dans cette voie teintée d’hypocrisie, qui donne le dernier mot au médecin en en faisant un  juge et partie ? Faut-il rappeler que la transposition en France des pratiques euthanasiques  de la partie flamande de la Belgique toucherait 10.000 personnes par an ?

 

Veut-on alors s’inspirer du suicide assisté suisse ?

Dans ce pays il est toléré quand il n’est pas pratiqué à des fins intéressées. Dans ce système le médecin peut accomplir lui-même l’acte donnant la mort ou peut prescrire l’acte. Les critères du suicide assisté en Suisse sont très larges. D’après une enquête de l’université de Zürich de 2008, 30 % des personnes  ayant fait l’objet de suicide assisté souffraient d’affections rhumatismales et de  syndromes de douleurs.
Comme l’observait le rapport d’information fait au nom de la mission d’évaluation de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (Assemblée national, 28 novembre 2008), la voie du suicide assisté n’est pas simple juridiquement. Car elle doit être conciliée avec plusieurs incriminations de notre droit pénal qui sont solidement ancrés dans notre droit : la provocation au suicide, la non assistance à personne en péril, la sanction de l’abus de faiblesse.

On ne peut d’un côté appeler à la solidarité pour la prise en charge des personnes dépendantes et encourager le suicide assisté dont seront victimes immanquablement ces mêmes personnes.

Là encore un devoir de cohérence s’impose. On ne peut d’un côté appeler à la solidarité pour la prise en charge des personnes dépendantes et encourager le suicide assisté dont seront victimes immanquablement ces mêmes personnes.
Le débat éthique sur la fin de vie, l’euthanasie et le suicide assisté est connu même si ses termes sont souvent occultés par l’émotion entretenue autour de situations exceptionnelles. Le débat juridique sur cette problématique est moins connu mais ne peut être écarté d’un revers de main.

 

Pourquoi des États aussi différents que l’Allemagne, l’Espagne et la Suède ne se reconnaissent pas dans la légalisation de l’euthanasie ?

La dimension européenne de cette problématique est souvent limitée à la seule opposition de la loi Leonetti aux législations belge et hollandaise. Celles-ci sont entrées en vigueur en 2002. Toutefois depuis cette date non seulement elles n’ont pas prospéré mais elles ont été distancées par d’autres réglementations et pratiques. L’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, la Suède ont choisi la voie de l’arrêt des traitements et des soins palliatifs.  Croire que copier la législation hollandaise et belge, c’est  faire œuvre de modernisme, c’est s’égarer. Passer sous silence les évolutions des réglementations et des pratiques  de la prise en charge de la fin de vie dans des pays aux cultures et aux traditions aussi différentes que l’Espagne et la Suède est malhonnête. Ignorer que le Conseil de l’Europe s’est prononcé nettement le 26 janvier 2012 contre l’euthanasie, c’est occulter une décision politique, qui participe également de la réflexion sur l’encadrement des arrêts de traitement engagée  en Europe depuis 2005.
Croire que les 28 millions d’habitants  du Benelux peuvent avoir raison  tous seuls contre les 321 millions des 24 autres États de l’Union européenne ont fait un choix contraire, c’est refuser la réalité. C’est alors raisonner exclusivement  avec des préjugés idéologiques. Le débat qui s’ouvre doit rappeler ces données avant qu’il ne soit trop tard.

Légaliser, c’est se tromper d’objectif.

En réalité, l’euthanasie renforce le pouvoir médical en donnant paradoxalement in fine aux médecins un pouvoir prométhéen de vie et de mort, avec des situations possibles d’abus de pouvoir. La pratique médicale montre que la demande euthanasique, lorsqu’elle est exprimée traduit surtout un sentiment d’abandon, une souffrance qui peuvent être parfaitement pris en charge par les soins palliatifs. L’autonomie du malade en fin de vie est souvent un leurre, le malade étant en réalité dans une situation d’extrême dépendance de son entourage et des soignants. Enfin, l’euthanasie est une réponse inappropriée aux vraies questions que pose la fin de vie, qui sont celles du patient hors d’état d’exprimer sa volonté, en particulier cérébrolésé comme en ont témoigné le retentissement des affaires Humbert, Pierra et Schiavo. Légaliser, c’est se tromper d’objectif. On pourra utilement lire à ce propos la synthèse rédigée par Louis Puybasset et Marine Lamoureux (Euthanasie, le débat tronqué, Calmann-Lévy, date de parution 15 février 2012).

 

L’euthanasie ne viendra pas améliorer les conditions de la fin de vie mais les compliquer

Ce serait l’ouverture d’un droit créance à la mort, une assistance au suicide dont l’État garantirait la mise en place. Pour que ce droit soit réellement respecté, et que tout abus de pouvoir soit prévenu, il faut que ce soit le malade lui-même qui déclenche le processus mortifère, soit en activant une perfusion soit en ingérant le produit mortel mis à sa disposition par une association qui peut remplir cette mission pour des raisons purement lucratives. C’est la procédure en vigueur en Suisse.

Disons-le tout net. La loi du 22 avril 2005 est adaptée à l’immense majorité des cas. La seule chose que la loi n’autorise pas est le suicide médicalement assisté, qui est la frontière que les lois Belge et Hollandaise permettent de franchir. La vérité impose de dire que les problèmes que pose la fin de vie ne sont plus, depuis cette loi, d’ordre juridique. Toutes les prises en charge palliatives sont autorisées, y compris au prix d’un raccourcissement de la durée de la vie. Il s’agit en réalité d’un problème d’acculturation de bonnes pratiques médicales.

Cette loi est insuffisamment appliquée dans les établissements de santé parce qu’elle touche à la finitude de chacun, y compris à celle des soignants et parce que la culture palliative n’a pas encore la place qui lui revient dans notre système de formation médicale.
On peut l’affirmer. L’euthanasie ne viendra pas améliorer les conditions de la fin de vie mais les compliquer. De plus, aucun médecin connaissant la pharmacologie ne peut décemment soutenir que le traitement de la souffrance d’un malade passe par l’arrêt de son cœur.
François Hollande doit préciser sa pensée.

 

21 comments to Comment comprendre la proposition 21 du programme de François Hollande?

  • Monnereau

    Militant syndicaliste à la CFDT j’ai essayé de défendre les plus faibles. Les personnes en fin de vie font parties des plus faibles. Les aider à mourir dans la dignité ce n’est pas les tuer. Il convient de les assister comme la loi Léonetti le prévoit sans acharnement thérapeutique.Le droit à euthanasier entrainera automatiquement de graves dérives dans un système dominé par la logique de l’argent et du profit.

  • Lagrange andré

    Il y a déjà bien longtemps que je me suis confronté au problème de ma mort : j’ai pris des notes dans mon cahier d’écriture. J’ai enfin émis mes volontés par rapport à ce sujet. Cela m’a en quelque sorte rassuré, libéré et je n’ai plus de problème quant à ma relation avec la mort. A chacun de mener ou de ne pas mener sa propre réflexion sur ce thème car c’est un sujet tabou qui met mal à l’aise bien des personnes.
    Une chose est certaine, c’est que je ne souhaite pas qu’on décide pour moi de ma fin de vie.

    • Lagrange andré

      Je suis pour une réforme de la loi de 2005 qui ne respecte pas mes volontés intimes et profondes. Cette nouvelle loi doit être débattue au niveau des 2 assemblées et ce n’est pas à François Hollande de faire la loi mais de la proposer. Suis-je clair?

  • Jean Paul Z

    Je crois que cette question est une question personnelle qui comme la liberté de culte ( en fait il s’agit bien de s’aligner sur des croyances judéo-chrétiennes ou du « Livre » pour intégrer les musulmans, qui nous ont été inculquées dès l’enfance ). Je souhaite que MA LIBERTÉ DE CHOIX soit respectée et qu’aucun senseur ne puisse décider à ma place.

    • j’entends tout à fait votre désir de liberté de choix pour votre fin de vie ,mais ne demandez pas à la mèdecine de répondre à votre désir de mort ,ce n’est pas son rôle,le serment d’Hipocrate ,sur lequel jure les mèdecins est celui de prendre soin jusqu’au bout de la vie ,ce que la loi Léonetti a promulgué ,et que les soins palliatifs appliquent
      je suis infirmière ,métier que j’exerce pour soigner jusqu’a la fin de la vie des personnes que j’accompagne ..c’est ce qui m’a été enseigné pendant mes études ,ne demandez pas que dans notre enseignement on nous apprenne à injecter une solution létale ;,

  • micheline

    Monsieur HOLLANDE,Vous prêchez contre les douleurs insupportables des personnes en fin de vie,alors si vous êtes élu président de la République,vous aurez le pouvoir les faire cesser!! IMPOSEZ le développement des soins palliatifs dans toutes les structures hospitalières!Les soins palliatifs SONT LA SEULE ET UNIQUE SOLUTION pour que les personnes en fin de vie puissent partir dans la paix et sans douleur; Allez donc vous rendre compte par vous même de ce qu’est un service de soins palliatifs!allez-y !! vous constaterez le dévouement l’abnégation,et la compassion,des accompagnants, et des soignants.
    Je suis une personne à la retraite et en bonne santé, je ne travaillais pas dans le médical mais chez RENAULT, enfin, j’ai toujours voté pour les socialistes, mais (même si vous n’en avez rien à faire,ce que je conçois) je ne voterais pas pour un homme qui se prépare à légaliser le meurtre,ou plus exactement l’assassinat(puisque un tel acte est prémédité!)

  • Iv

    Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
    >>>>Je considère que le patient a la possibilité et le droit de demander… ET que la réponse médicale, selon la loi Leonetti est que son droit de bénéficier est de l’ordre de l’exception……..
    => certes François HOLLANDE doit préciser sa pensée. Il se permet une formulation orale confuse du fait de mots sujets à interprétations rapides !

  • jeandidier

    Pauvre Hollande et pauvre PS qui croient ainsi être modernes. Cette proposition 21 suffit en tout cas à me convaincre de ne pas voter pour lui .
    Ne nous faisons cependant pas trop fiers avec la loi Leonetti qui ne règle bien sur pas tout, mais comment une loi pourrait- elle « régler » tous les problèmes humains , et notamment lors de l’ultime. N’oublions pas non plus que, deux poids deux mesures, quand un foetus est malade en France, et la traque systématique d’une anomalie pendant la grossesse est institutionnalisée, systématisée et…obligatoirement proposée… de par une décision du législateur de 1997 confirmée en 2011. Le foetus n’est pas une personne juridique certes… mais il n’empêche que l’une des conséquences de cette autre loi aboutit au fait, entre autres, que plus de 95% des foetus trisomiques sont « éliminés » avant la naissance. La dérive juridique qui fonde un eugénisme « démocratique » existe déjà. Dans cette situation les pédiatres et obstétriciens parlent professionnellement « d’euthanasie du foetus ».

  • Penet Odile

    je ne comprends pas bien ces longues explications, je pense plus important d’avoir des structures de soins palliatifs dans tous les hôpitaux et cliniques

    François Hollande doit préciser sa pensée, cela me semble important
    Odile Penet

  • ANGRAND

    A l’âge de 77 ans ,je suis convaincu que 80% des programmes des candidats
    ne seront pas réalisés ou du moins seront-ils sérieusement amendés.
    Alors les ambiguïtés du programme Hollande ne me perturbent pas.
    Ex « accompagnant JALMALV » je reste adversaire de l’euthanasie.

  • réanimateur

    Légaliser l’euthanasie reviendrait à auoriser médecins et soignants à donner la mort, à légaliser la peine de mort. Ils sont là pour donner, protéger, sauver la vie.
    Combien le candidat socialiste va-t-il perdre de suffrages s’il maintient ce projet insensé, irréaliste, porteur de dramatiques dérives.

  • VERNAY

    Il faut être très clair en ce qui concerne le changement de la loi Léonetti,
    trop de personnes agées se suicident faute de ne pas être entendues,
    certaines ont une idée très précise de leur dignité,
    elles aiment la Vie et c’est la raison pour laquelle CHACUN doit avoir le choix de choisir ou non l’aide active à mourir.
    Pour en finir avec les critiques concernant les risques de dérives, je propose que les volontés – directives anticipées et personnes de confiance soient inscrites sur la carte vitale, par le médecin traitant.

  • Jean Paul Ziégler

    Je suis en plein accord avec votre position. C’est le droit de chacun de choisir en fonction de ses convictions. Je dénie à quiconque le droit de le faire à ma place au nom de telle ou telle croyance ou engagement.

  • Jean Paul Ziégler

    Je suis totalement d’accord avec votre position

  • Jean Paul Ziégler

    Il s’agit de légaliser nos droits à choisir par NOUS-MÊMES et nullement de donner une autorisation en blanc à qui que ce soit.
    Je désire mourir dans la dignité en minimisant ma souffrance.

  • BRULE

    Les volontés anticipées ne sont pas une garantie , car pourquoi n’aurait on pas le droit de changer d’avis arrivé au moment ultime alors que l’on n’aurait plus la possibilité physique de s’exprimer ?…Changer d’avis en fonction de ce que l’on comprend ou de ce que l’on découvre , c’est ce que l’on fait toute sa vie alors pourquoi décreter qu’à l’approche de la mort nous n’avons plus le droit de penser ou ressentir ?… et de changer d’avis ?

  • [...] dans le programme de François Hollande*, donc le Collectif expose la formulation problématique (Comment comprendre la proposition 21 du programme de François Hollande ?), fait l’objet d’une Proposition de loi, enregistrée le 31 janvier 2012. Cette [...]

  • normand

    Ce projet de loi signe un projet de société qui dénature l’acte soignant en autorisant finalement une  » non assistance à personne en danger » et sous couvert d’une compassion démissionnaire un rétablissement de la peine de mort comme dernière dignité à ceux qui attendent de nous autre chose.

    Vivre au quotidien la maladie grave, incurable, sans soins curatifs, vivre la maladie chronique, les maladies sans nom, relève déjà d’épreuves terribles que seule une chaine de solidarité peut soutenir, une chaine de soins , des efforts pour inventer et créer du possible autour de nos patients, qu’il est intolérable que les pouvoirs publics puissent colporter ces notions de honte ( à travers une indignité de la souffrance et de la plainte), sous désignation qu’il serait plus digne de mourir plutôt que de voir « ça ».

    Quel cadeau pour le dixième anniversaire du droit des patients!

    Qu’est ce que régit la justice d’une société si elle n’est pas capable de protéger ces citoyens?
    Cela signe une trahison de la mission politique , un mépris envers les plus vulnérables, un mépris des trésors de compétences mises au service de l’humanité, cela entrainera une démission de la médecine par la division des soignants entre eux, et les patients n’auront plus qu’à assister à des guerres idéologiques interprofessionnelles qui ne feront plus partie d’un projet quelconque de vie.
    C’est un projet de mort au profit d’un projet de vie.

    J’ai accompagné mon mari atteint d’une maladie incurable à prions, et ce malaise, cette dureté surajoutée, ces phrases devant lui  » moi si j’étais vous, y a longtemps que j’aurais fui »  » il faut en finir, honorabilité!! »
    alors que nous nous battions pour vivre? Qu’il fallait lutter jour après jour contre ces regards de misère et de pitié, ces phrases méprisant tout ce que nous vivions du quotidien, méprisant le lien qui nous unissait, méprisant toute possibilité d’être heureux, ce projet de loi est pour moi la consécration de tout cela .

    Toutes ces attitudes affligeantes, accablantes que l’on peut pardonner des peurs et ignorances de la souffrance du grand public, on ne saurait le tolérer de la part de soignants et encore moins de la part de ceux qui nous dirigent.

    j’ai peur pour ceux que je soigne. j’ai peur pour ceux que j’estime, pour ceux que je côtoie tous les jours dans mon métier.
    ce n’est pas ces malades que j’ai envie de fuir, c’est ce pays de la France qui m’a vu naitre, auquel j’aurais honte d’appartenir s’il s’avérait que l’on donne des idées noires en remplacement du courage, des soins et de l’attention attendue.

    • Jean Paul Z

      J’entends vos multiples douleurs d’épouse et de soignante face à la mort, mort certaine qui nous touchera tous, tôt ou tard. Je comprends votre volonté, votre désir de guérir. Comme vous le savez, il est malheureusement un moment où la mort est inéluctable. Il est un moment où la seule chose possible est de soulager la douleur, et de respecter le choix du patient, l’ultime choix du patient. C’est sa vie, c’est sa décision. Le respect de l’être humain passe par là. Pour que cet acte reste conforme à l’étique, il faut qu’il soit encadré pour qu’aucune autre considération ne prévale : seule la décision de la personne en fin de vie a valeur de loi.
      J’espère que pour moi il en sera ainsi.

  • C’est une question de société et ce n’est ni au médical, ni à la loi et surtout pas aux politiciens de répondre. Certes, la médicalisation de l’existence entraine des questions, mais les réponses ne peuvent pas étre toute faites, protocolisées. Elles sont individuelles et demandent une maturité que le débat politique ne lui permettra jamais d’atteindre. Accompagner la fin de vie demande une humilité que l’éclairage médiatique dérange. Je crois qu’il faut faire confiance à la pluridisciplinarité, à la discussion, au sujet(individu) dans la société, politicien de tout bord, s’il vous plait, laissez nous travailler!!!!!

  • [...] [Éditorial] Comment comprendre la proposition 21 du programme de François Hollande? [...]