Anonymes de la souffrance

Marie-Hélène Boucand

Médecin, malade

 

Je signe le texte proposé par le Collectif Plus digne la vie, avec beaucoup de gravité. Atteinte d’une maladie évolutive, très handicapante, je trouve que le fardeau est parfois trop lourd et je comprends de plus en plus ceux et celles qui ne peuvent plus le porter. Anonymes de la souffrance. Le désir que l’existence prenne fin peut parfois l’emporter, au cœur du quotidien qui semble impossible à traverser.

 

Mais c’est au cœur même de cette humanité blessée et en danger que le trésor que nous portons tous en nous, d’être unique et singulier en humanité, se doit d’être reconnu. Reconnu par l’autre, veilleur et témoin de ce que nous sommes au-delà de la souffrance, pour peut-être nous aider à ne pas oublier en nous cette part inaliénable de notre humanité, qui est le cœur même de notre dignité d’homme.

 

C’est là notre plus grand devoir les uns envers les autres et peut être en premier envers nous-mêmes. Nous dire les uns aux autres notre humanité commune, et notre irremplaçable singularité.

 

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