Légaliser l’euthanasie : une ultime injustice sociale

Robert Holcman

Directeur d’hôpital, professeur d’université qualifié associé à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, auteur notamment de Euthanasie, l’ultime injustice, Paris, L’Harmattan, 2010.

Un défi social

« Quand la loi réprime des actes que le sentiment public juge inoffensifs, c’est elle qui nous indigne, non l’acte qu’elle punit. » Le défi social posé par la question de la légalisation de l’euthanasie réside dans ce constat formulé par Émile Durkheim dans « Le suicide[1] », ouvrage fondateur de la sociologie. La loi étant l’expression de la volonté générale, il y a fort à parier qu’elle finira inéluctablement par s’ajuster aux convictions exprimées par l’opinion s’il n’est pas démontré que l’euthanasie recèle la pire des injustices, celle qui a trait à la pérennité même de l’existence suivant le statut social. Or le sentiment public s’oriente majoritairement en faveur de la légalisation de l’euthanasie. On observe ainsi qu’en cas de maladie grave et incurable s’accompagnant d’une souffrance insurmontable, les Français étaient 85 % en 1987 à s’être déclarés favorables à ce que soit reconnu au malade le droit d’être aidé à mourir à sa demande, 84 % en 1997, 86 % en 2001 ; ils étaient 76 % en 1987 à être favorables à la légalisation, 82 % en 1997, 77 % en 2001 et 86 % en 2006[2].

Selon ses partisans, la légalisation apporterait non seulement une liberté nouvelle mais accroîtrait aussi l’égalité en étendant à tous le bénéfice d’un suicide digne : actuellement, seuls les plus favorisés pourraient profiter d’une assistance pour mourir avant l’heure, grâce à leur réseau et à leur influence ; les autres, les plus humbles particulièrement, seraient condamnés à poursuivre leur vie jusqu’à son terme naturel quelles que soient les circonstances, y compris les plus douloureuses et dégradantes. Il y aurait donc une injustice entre ceux – les plus favorisés – qui pourraient accéder à l’euthanasie, même si elle est actuellement interdite, et les autres qui seraient exclus de cette nouvelle conquête sociale en raison même de sa prohibition. Légaliser l’euthanasie reviendrait à placer ceux qui ne disposent pas du réseau relationnel permettant la fourniture des moyens requis pour accéder à une fin paisible à l’abri des moyens barbares auxquels ils sont pour l’heure renvoyés : armes à feu, poison, noyade, asphyxie, défenestration, pendaison.

C’est pourtant l’inverse qui est à craindre : que les nantis tirent avantage d’une vie plus longue et en meilleure santé, tandis que les plus modestes – déjà affectés d’une vie plus courte et marquée par la dégradation physique prématurée – soient exposés à une mort anticipée sous l’effet mécanique de la sociologie du vieillissement. Aux pauvres, l’injection mortelle ; aux riches, l’octroi jusqu’à la fin de leurs jours de soins palliatifs de plus en plus sophistiqués, autorisant une fin de vie paisible et prolongée.

 

L’accroissement de l’inégalité devant la mort

Le vieillissement de la population est de plus en plus un vieillissement en bonne santé, mais l’allongement spectaculaire de la durée de l’existence est inégalitaire. L’INSEE, qui recensait 20 000 centenaires en France en 2008, prévoit que leur nombre pourrait passer à 46 000 en 2030, et à 165 000 en 2050. La part des plus de 60 ans dans la population totale passerait de 20 % en 2000 à 32 % en 2050.

Mais, d’ores et déjà, les Français les plus diplômés peuvent escompter vivre 20 % plus longtemps que les non-diplômés. L’espérance de vie varie significativement suivant la catégorie professionnelle : l’INSEE a récemment rappelé que ce sont toujours les ouvriers qui décèdent le plus tôt, et les cadres et professions intellectuelles supérieures qui bénéficient de la vie la plus longue – cette tendance étant moins marquée chez les femmes[3]. La surmortalité des ouvriers comparativement aux cadres et aux professions intellectuelles supérieures ne commence à diminuer qu’à partir de 92 ans.

Ces inégalités s’accroissent encore en ce qui concerne la durée de vie sans incapacité : non seulement les catégories sociales défavorisées vivent moins vieilles mais elles vivent aussi moins longtemps en bonne santé. C’est ce qu’a démontré une étude de l’INED[4] : les ouvriers ont une durée de vie plus réduite que les cadres et ils passent aussi plus de temps que ces derniers avec des incapacités et des handicaps. Les cadres vivent davantage sans incapacités que les ouvriers, surtout pour les formes les plus courantes de ces dernières comme les limitations fonctionnelles[5] ; les différences sont moins marquées pour les incapacités les plus sévères, à ceci près que chez les ouvriers, les incapacités ont davantage tendance à s’aggraver. Comme les catégories sociales défavorisées vivent moins vieilles, qu’elles vivent moins longtemps en bonne santé, elles se verraient mécaniquement exposées davantage à la question de l’euthanasie que les franges les plus aisées du corps social.

Pire encore, cette propension à être confronté à l’euthanasie se transmettrait de génération en génération : une étude[6] atteste de l’influence de la profession des parents et de leur état de santé sur celui de leurs enfants à l’âge adulte. Avoir des parents dont le statut social les fait vivre moins vieux et en moins bonne santé que les catégories sociales les plus favorisées conduit à connaître le même sort. Il y aurait donc une forme « d’hérédité sociale » de la vie abrégée.

Aux inégalités sociales en termes de santé, d’espérance de vie et de durée de vie sans incapacités, viennent de plus se surajouter des inégalités territoriales. L’espérance de vie en France est de 76,8 ans pour les hommes et de 83,8 ans pour les femmes[7], mais cette moyenne masque des écarts importants suivant les régions. Ainsi, en Ile-de-France, les hommes gagnent presque deux années de vie (78,5 ans) par rapport à la moyenne nationale, et les femmes un peu moins d’un an (84,5 ans). À l’opposé, dans le Nord-Pas-de-Calais, les hommes perdent plus de trois ans (73,6 ans) par rapport à la moyenne nationale, et les femmes y ont une espérance de vie réduite de plus de deux ans (81,6 ans). En d’autres termes, en cas de légalisation, l’exposition à l’euthanasie serait plus élevée dans certaines parties du pays que dans d’autres : la vie y étant plus courte, l’apparition des incapacités et des maladies très invalidantes y serait plus précoce. Cette inégalité se conjugue avec les disparités dans les taux d’équipement en établissements d’accueil pour personnes âgées (de 56 lits à 269 lits pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus suivant les départements[8]), comme dans les taux d’équipement en places de services de soins infirmiers à domicile. Par conséquent, l’insuffisante prise en charge des personnes âgées exposerait davantage ces dernières à l’euthanasie dans certains départements.

Inégalité sociale devant la mort, iniquité face au vieillissement en bonne santé, transmission familiale de la propension à vivre moins vieux, disparités territoriales dans l’offre de prise en charge des personnes âgées… la légalisation de l’euthanasie ne conduirait donc pas – comme c’est affirmé par ses défenseurs – à placer faibles et forts, riches et pauvres, sur un pied d’égalité devant la mort, mais l’inégalité devant la fin de l’existence – statistiquement démontrée – permettrait aux plus nantis d’échapper à une fin de vie prématurée alors que les plus vulnérables, ne disposant pas du réseau, de l’information, de l’entregent, nécessaires pour échapper à « l’évidence » d’un décès anticipé imposé par l’appréciation de la dégradation de leur état de santé, y seraient assujettis.

 

La séduction de la mort anticipée sur les plus vulnérables

L’euthanasie est présentée, par ses défenseurs, comme une liberté, un choix personnel relevant de la pleine autonomie de la personne. On peut en douter. Il est plus vraisemblable que, légalisée, le « choix » de l’euthanasie se transformerait en pression sociale qui se présenterait sous la forme d’une aspiration à l’exemplarité. Or, comme le rappelle Paul Ricot, « Le contraire exact de l’autonomie n’est pas la dépendance mais l’hétéronomie, c’est-à-dire la soumission à une autorité extérieure[9] ». De même que des gens modestes finissaient au bout d’une existence d’efforts acharnés à se faire ériger un monument funéraire les plaçant post-mortem au-dessus de leur condition, les titulaires d’une vie ordinaire, souvent les moins armés socialement pour prendre du recul vis-à-vis d’une imprégnation culturelle alimentée par des leaders d’opinion, pourraient être tentés de s’approprier l’aspiration à une fin d’existence exemplaire censée leur assurer le quart d’heure de célébrité promis par Andy Warhol à chacun d’entre nous au moins une fois dans sa vie. Mourir « avec du sens » reviendrait au final à élever sa condition pour assimiler sa vie à celle de ceux qui font l’histoire… ou l’air du temps.

Aussi éphémère, sujette à caution et critiquable que cette « notoriété » puisse être, elle pourrait devenir très attractive pour beaucoup d’entre nous, familiarisés à suivre le mouvement des idées et des comportements. Les plus modestes en viendraient à se persuader qu’en souscrivant à la nécessité de l’euthanasie – présentée comme un attrait – ils s’offriraient le suicide de Sénèque et s’élèveraient ainsi à la condition de ceux à qui ils aspirent à ressembler. L’envie suscitée par les pratiques supposées d’une classe, le désir de s’y assimiler en l’imitant, établiraient un nouveau marqueur de distinction sociale, le plus terrible d’entre tous puisque fondé sur l’interruption de la vie elle-même.

Pour que les plus nombreux s’approprient l’idée de l’euthanasie cependant qu’une élite y échapperait, encore faut-il que l’image de la mort se métamorphose dans l’esprit du plus grand nombre. C’est à la lumière de cet impératif qu’il faut observer la magnification de la mort actuellement à l’œuvre dans notre société. La mort idéale doit faire sens désormais. Puisqu’on ne peut dépasser notre mort, il faut que notre mort nous dépasse. Comme si une mort sans éclat entachait une vie du stigmate de la banalité et que l’empreinte laissée sur les autres, particulièrement les proches, dépendait de la façon dont l’existence s’achève. Au contraire, s’accorder une « bonne » mort – une mort choisie, militante, revendicative – donnerait l’accès à un club fermé, celui de ceux qui refusent le caractère socialement niveleur du décès : « Tous égaux devant la mort, par défi à l’ordre inégalitaire de la naissance, de la richesse, du pouvoir » notait Jean Baudrillard[10].

L’histoire a pourtant montré que ce ne sont pas ceux qui ont le plus parlé du suicide, ou posé publiquement la question de son opportunité, qui l’ont mis en pratique[11]. Les suicides « philosophiques » ont été et sont encore très rares, souvent les auteurs concernés tournent en tous sens une question dangereuse, qu’ils désamorcent par là pour leur propre compte en l’épuisant par le débroussaillage du champ infini des hésitations qui lui sont liées ; le problème est que leur réflexion a pu être fatale à d’autres, davantage portés à l’action qu’à la méditation. Il pourrait en être ainsi de l’euthanasie, la capacité de faire miroiter cette perspective dangereuse devenant le privilège d’une élite, cependant que le passage à l’acte échoirait à une majorité désireuse de s’identifier à cette dernière. Une éventuelle légalisation/dépénalisation de l’euthanasie risquerait donc de provoquer une régression collective, en soumettant les moins armés socialement à une pression à l’abrègement de leur existence cependant que les plus nantis s’offriraient une vie prolongée.

 

La mort, un phénomène social

C’est à ce titre qu’il faut considérer que la mort est aussi un phénomène social. La question de la légalisation de l’euthanasie renvoie directement au débat fondamental quant au caractère individuel ou collectif de la mort : cette dernière relève-t-elle exclusivement d’une décision individuelle ou bien concerne-t-elle aussi la communauté d’appartenance de la personne concernée ? Tout l’enjeu au fond se résume dans l’articulation, l’opposition souvent, entre « ma » mort et « la » mort, entre une appréhension strictement individuelle de la fin de l’existence et la dimension collective que recèlerait chaque décès individuel.

L’une des observations à l’origine de la sociologie a été de démontrer que le suicide est la preuve de l’existence d’un corps social, dont la fin prématurée de certains de ses membres est la manifestation de la propension collective au décès qui s’exprime par ces derniers. C’est l’argument avancé par Émile Durkheim, selon qui : « Chaque société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de morts volontaires[12]. » Pour lui, la fin anticipée d’un être humain est le produit de causes individuelles et sociales. Il ne nie pas que les morts volontaires ressortissent aussi à des causes strictement individuelles, mais il démontre que – contrairement à ce qui est communément affirmé – ces causes n’en sont pas les déterminants mais des facteurs qui rendent plus sensibles les « suicidants » à une tendance sociale au suicide. Selon Durkheim, une personne ne met pas fin à ses jours en raison de son état psychologique mais cet état psychologique la rend plus réceptive aux facteurs sociaux favorisant le suicide : ce dernier est donc moins une affection individuelle qu’un symptôme social. Il existe donc une inclination collective au suicide dont procèdent les tendances individuelles et pas l’inverse : ce n’est pas l’agrégation des tendances individuelles qui détermine la tendance collective.

À la lumière des enseignements tirés par Durkheim de ses observations, on est en droit de se demander si l’exigence de légalisation de l’euthanasie relève bien d’une aspiration à l’exercice ultime de l’autonomie de la personne humaine – comme il l’est affirmé par ses promoteurs – ou si l’on ne peut pas plutôt y voir l’expression d’un positionnement collectif vis-à-vis de la mort qui s’exprimerait, notamment, par le biais des malades en fin de vie. Alors que ses partisans la présentent comme l’aboutissement ultime de la liberté de chacun sur lui-même, la revendication pour la légalisation de l’euthanasie ne serait au fond que l’expression d’une évolution du comportement social à l’égard de la mort volontaire. Ainsi que l’avait noté Durkheim : « Un des éléments constitutifs de tout tempérament national consiste dans une certaine façon d’estimer la valeur de l’existence.[13] » Toute la différence avec l’époque à laquelle Émile Durkheim a écrit Le suicide tient dans l’extraordinaire développement des moyens de communication qui contribue à l’évolution rapide de l’opinion publique sur un sujet : la puissance, l’effet massif de la diffusion médiatique, peut faire basculer le consensus social à partir d’un de ces cas emblématiques et déchirants de demande d’euthanasie qui ponctuent la vie sociale.

Il faut noter que la vision contemporaine de la mort, la quête de sens qui sous-tend les demandes en faveur de la légalisation de l’euthanasie, ne sont pas détachables des aspirations et de la posture historique d’une génération qui s’est forgée dans la remise en cause de l’ordre établi. Arrivée à l’âge mûr, aux portes de la vieillesse, la génération du Baby boom, celle des leaders d’opinion actuels, dont le positionnement empreint fortement le discours ambiant, aspire à faire de la fin de l’existence davantage que ce qui a prévalu jusque-là : de la révolution jusqu’à la mort, on est ainsi passé à la révolution jusque dans la mort, au motif mille fois répété qu’il est « Interdit d’interdire ». La bonne mort, celle que célèbrent les partisans de l’euthanasie, est parvenue à s’imposer comme un marqueur du progrès social qui rejette ses opposants dans le camp du conservatisme. Les partisans de la légalisation inscrivent d’ailleurs explicitement leur démarche dans le droit fil de la revendication pour la légalisation de l’avortement, en l’adossant aux mêmes arguments : autonomie de la personne sur son propre corps ; pratique déjà entrée dans les mœurs et – illégalement – dans les faits ; inégalité sociale entre celles qui pouvaient avorter dans des conditions dignes et les plus nombreuses renvoyées à des conditions parfois barbares. Le débat sur l’euthanasie opposerait le camp du progrès à celui du conservatisme alors qu’on l’a vu, les tendances démographiques exposeraient davantage les plus modestes à une fin de vie prématurée.

La légitimité d’une tendance sociale, telle qu’elle se dessine par exemple dans l’opinion des Français à l’égard de l’euthanasie, doit s’interpréter à la lumière de l’influence de l’imitation sur les comportements individuels. Or, en raison d’un système médiatique développé et omniprésent, jamais sans doute l’opinion générale n’aura eu autant d’influence sur nous. Tocqueville avait déjà noté qu’en démocratie le rapprochement des situations sociales avait comme double effet d’amoindrir la confiance des individus les uns envers les autres et d’accroître d’autant la foi qu’ils ont dans le jugement collectif : « Dans les temps d’égalité, les hommes n’ont aucune foi les uns dans les autres, à cause de leur similitude ; mais cette même similitude leur donne une confiance presque illimitée dans le jugement du public ; car il ne leur paraît pas vraisemblable qu’ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre[14]. »

 

L’émergence d’une barbarie sociale

La confrontation de chacun avec la mort ne relève pas exclusivement d’une destinée personnelle, d’un libre arbitre qui s’exercerait en dehors de tout contexte social. Le droit censément absolu de décider individuellement de sa vie et de sa mort, tel que revendiqué par les partisans de l’euthanasie, ne correspond en rien à une réalité. Notre droit et notre organisation sociale sont fortement structurés autour de la limitation de la capacité de chacun de disposer comme il l’entend de son corps, de sa vie : on n’a pas le droit de se battre en duel ; la liberté des femmes d’avorter est strictement encadrée ; on ne peut donner un de ses organes qu’après un long parcours administratif ; la participation à des essais thérapeutiques cliniques est drastiquement encadrée.

La procréation et la gestation pour autrui, quant à elles, sont également interdites depuis la loi de bioéthique de 1994, la femme ne disposant pas totalement de son corps, y compris dans une dimension aussi personnelle que celle de l’acte de porter un enfant. La liberté qu’a chacun de disposer de son corps est donc circonscrite, personne n’est en droit de se sacrifier au bénéfice d’autres, proches ou non, et encore moins en vertu d’une quelconque conception particulière du bien commun.

La légalisation de l’euthanasie instaurerait donc la plus terrible des injustices sociales. Alors que ses partisans la présentent comme une avancée sociale, l’ultime aboutissement de la maîtrise de l’homme sur son corps, sur sa destinée, qu’ils inscrivent leur revendication dans la lutte du camp du progrès contre celui du conservatisme, la réalité du vieillissement fait que ce serait les populations les moins favorisées socialement qui y seraient le plus exposées.

Loin d’être une conquête sociale, l’euthanasie serait plutôt la résurgence sous une forme moderne d’une pratique ancestrale caractéristique des économies de subsistance où la pénurie alimentaire appelait à la mort anticipée des moins productifs. Être soumis à l’impératif culturel de solliciter une euthanasie quand les conditions « objectives » seraient réunies conduirait à l’émergence d’une barbarie sociale au sein même des sociétés les plus avancées.



[1] Émile Durkheim, Le suicide, Paris, Presses universitaires de France, 1930.

[2] Sondages réalisés par la SOFRES pour le compte de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

[3] Christian Monteil, Isabelle Robert-Bobée, « Les différences sociales de mortalité : en augmentation chez les hommes et stables chez les femmes », INSEE Première, n° 1025, juin 2005.

[4] Emmanuelle Cambois, Caroline Laborde, Jean-Marie Robine, « La « double peine des ouvriers » : plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte », Population et Sociétés, n° 441, janvier 2008.

[5] Incapacités dites de type I : difficulté à voir de près, à entendre, à marcher, à se pencher ou à utiliser ses mains et ses doigts.

[6] Marion Devaux, Florence Jusot, Alain Trannoy, Sandy Tubeuf, « La santé des seniors selon leur origine sociale et la longévité de leurs parents », Économie et Statistique, n° 411, septembre 2008, p. 25-46.

[7] Catherine Beaumel, Mauricette Vatan, « La situation démographique en 2006 », INSEE Résultats, n° 84, série société, août 2008.

[8] Cour des comptes, Les personnes âgées dépendantes, Rapport public particulier, novembre 2005.

[9] Paul Ricot, Philosophie et fin de vie, Rennes, Éditions de l’École nationale de la santé publique, 2003, p. 39.

[10] Jean Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, Paris, Gallimard, 1976, p. 223.

[11] Georges Minois, Histoire du suicide : la société occidentale face à la mort volontaire, Paris, Fayard, 1995.

[12] Émile Durkheim, Le suicide, Paris, Presses universitaires de France, 2007, p. 15.

[13] Émile Durkheim, Le suicide, Paris, Presses universitaires de France, 2007, p. 229.

[14] Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, tome II, Paris, Gallimard, 1961, p. 18.

 

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