Tannenbaum, mein tannenbaum

par Véronique PORS, Infirmière

Nous sommes en 1991. Infirmière dans un service de « moyen séjour », j’ai à prendre soin d’une très vieille dame, déjà prise en charge en institution pour personnes âgées dépendantes. elle n’a plus « toute sa tête » comme l’exprime l’entourage. Elle souffre, de plaies aux talons, chroniques, graves. Elle ne peut ni manger ni boire seule. Elle ne parle pas. Ne reconnait rien….


Son seul mode d’expression est de chantonner, particulièrement lorsqu’elle a mal « oh, Tannebaum, mein Tannenbaum….. ».J’ai chantonné avec elle, tout en la soignant, de longs mois. Elle communiquait ainsi. et ses larmes et son sourire me sont restés.
Jamais cette femme n’a exprimé quoique ce soit de l’ordre du « ça suffit »: toujours, elle a sollicité présence, douceur, aide.
20 ans plus: son chant à peine soufflé entre ses lèvres, et son regard, m’accompagne souvent intérieurement dans bien des situations professionnelles difficiles.

je lui dois beaucoup dans ma volonté d’accompagner jusqu’au bout.

 

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